08/06/2014

A propos de Jean Dewasne, une lettre de Thieri Foulc

>Chers Oupeintres,
Il y avait donc conférence sur l'Oupeinpo au musée Matisse du Cateau-Cambrésis, mercredi dernier 28 mai. J'y fus. La conférencière, Anne-Maya Guérin, avait bien travaillé. Elle parla une heure et demie; encore avait-elle abrégé son exposé pour ménager une place à mes propos. Après une présentation de l'Oulipo, destinée à brosser le fond du tableau et à y silhouetter le personnage-dénominateur commun, François Le Lionnais, elle se lança bravement dans l'étude de nos inventions en suivant notre livre, Du potentiel dans l'art, dont elle projeta maintes images illustrant autant de contraintes. Comme le contexte était l'exposition Jean Dewasne, en cours au musée jusqu'au 9 juin, elle décrivit toutes les contributions de Jean aux contraintes oupeinpiennes, du moins celles qui sont publiées dans l'ouvrage, les Dominos colorés, le Lipopicte de la Grande Arche. Les autres projections commentées constituaient un choix excellemment représentatif. Mon intervention a surtout consisté à rappeler le souvenir vivant de Jean, sa participation à l'Oupeinpo, à l'appel de FLL, dès janvier 1981, à la première séance régulière après  la fondation, ses inventions non publiées (la peinture sur gaz) ou les opinions rigoureuses qu'il proférait de sa voix toute en douceur. Comme la salle est belle et bien équipée, les projections étaient de format majuscule. Ça lui aurait plu. Je l'entends encore dire : "Je ne suis pas content" lorsque, en vue d'une présentation au Centre Pompidou, l'un d'entre nous avait voulu réduire le format des projections. Lui préférait leur donner l'impact maximal quitte à ce que certaines images soient coupées; nous avons immédiatement obtempéré, heureusement. Je ne sais trop ce que le public catésien a retenu. J'ai ouï un commentaire affirmant que nous nous serions bien entendus avec l'écrivain "fantaisiste" Erik Orsenna (?). Mais la conférencière avait intégré, quant à elle, le sérieux pataphysique de nos travaux.
Dans le musée, l'exposition est de toute beauté. Elle réunit plusieurs œuvres majeures, issues de la donation faite par Mythia à l'État. On y voit notamment les quatre panneaux-maquettes pour les Murales de la Grande Arche de la Défense (dont deux seulement furent réalisées), l'Habitacle rouge et maintes Antisculptures, plusieurs panneaux originaux de la Longue Marche (qui faisait près de 100 mètres de long) accompagnés de la suite complète en sérigraphie, bref un ensemble saisissant que complète un impressionnant catalogue (éditions Somogy, 39 €). En outre, j'ai acquis un livre posthume réunissant ses écrits théoriques : Traité d'une  peinture plane et autres écrits, présenté par Gérard Denizeau (Minerve, 2007). Cet ouvrage ignore les contributions oupeinpiennes de Jean, mais il n'en va pas de même du catalogue, établi par Patrice Deparpe, qui signale les deux plaquettes publiées dans la Bibliothèque oupeinpienne. J'en ai d'ailleurs offert un exemplaire au musée.
Notez que cette exposition sera complétée par une autre, à partir du 27 juin à Cambrai, avec des gouaches et des dessins, et une troisième en octobre à Dunkerque.
À vous,
ThF

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